Mères de deux enfants, Céline et Nathalie s'apprêtent à endosser un autre rôle : celui de mère porteuse. Cet acte est passible de trois ans de prison et de 45 000€ d'amende. Pour Nathalie, qui doit porter l'enfant d'un couple homosexuel, ce sera la première gestation pour autrui. Elle l'a monnayée 30 000 EUR, une rétribution moyenne au regard des sommes demandées par les cent mères porteuses qui exerceraient en France. Céline, elle, recevra un dédommagement bien plus modique. Mère porteuse, elle l'est presque par vocation. " Ça me rend heureuse, [...] je me sens utile. " Utile, mais déchirée quand advient la naissance et l'inévitable séparation. Quand elle évoque " l'autre femme " qui l'a portée, la jeune Mélanie se pare d'une froide indifférence : " Elle m'a mise au monde, c'est tout ce qu'elle a fait pour moi. " Mais pour les parents, la perspective de voir ressurgir la gestatrice pèse comme une épée de Damoclès. C'est l'une des raisons qui a incité Julie et Paul à se tourner vers la Grèce, où la gestation pour autrui est, depuis 2002, légale et encadrée.
Fruit d'une méticuleuse enquête, le reportage de Sophie Quaranta ausculte, sans les juger, les atermoiements et les contradictions des mères porteuses et des parents, tout en interrogeant les limites et les zones d'ombre de la loi. Un état des lieux nécessaire.
Émilie Gavoille (Télérama n° 3117)

Niveau d'autorisation : 0

Langue : Français

Durée : 120 min.

Public : Tous publics

Genre : Documentaire