Documents  Editions du Rocher | enregistrements trouvés : 13

1995 a marqué un tournant dans l'histoire de l'homosexualité en France: près de 130000 personnes ont participé à Gay-Pride, la marche annuelle des homosexuels.

Qui sont les gays aujourd'hui? Que représentent-ils et que veulent-ils représenter? Peut-on réduire l'image du "pédé" couramment véhiculée à la "folle", plus ou moins blondasse et plus ou moins coiffeur? Pour la première fois dans un livre, la parole est donnée à de nombreux homosexuels connus ou inconnus, d'âges variés. Leurs réflexions ont permis de réaliser un "état des lieux" du monde gay par les gays eux-mêmes : le ghetto, la "communauté gay", le pouvoir du lobby gay sont-ils des mythes ou une réalité? Comment le sida est-il vécu après dix ans d'épidémie? Quel regard portent les gays sur la société et comment se sentent-ils regardés par elle? Le couple, la séduction, la nuit....autant de sujets évoqués avec lucidité et parfois drôlerie.

Une si longue lettre est une oeuvre majeure, pour ce qu'elle dit de la condition des femmes. Au coeur de ce roman, la lettre que l'une d'elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie, pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage. Elle y évoque leurs souvenirs heureux d'étudiantes impatientes de changer le monde, et cet espoir suscité par les Indépendances. Mais elle rappelle aussi les mariages forcés, l'absence de droits des femmes. Et tandis que sa belle-famille vient prestement reprendre les affaires du défunt, Ramatoulaye évoque alors avec douleur le jour où son mari prit une seconde épouse, plus jeune, ruinant vingt-cinq années de vie commune et d'amour. La Sénégalaise Mariama Bâ est la première romancière africaine à décrire avec une telle lumière la place faite aux femmes dans sa société.

La dépression est un trouble fréquent dont 26 % des individus souffrent au moins une fois dans leur vie. La psychologie classique aussi bien que les thérapeutiques contemporaines nous apprennent que c'est là un mal profond qui touche notre affectivité et que notre raison veut ignorer. Le déprimé est triste, sans plaisir et sans dynamisme. L'ouvrage du professeur Quentin Debray, sans remettre en cause cette perspective, veut la compléter. La dépression n'est pas seulement un trouble de l'humeur. C'est aussi une façon anormale de se juger, de voir le monde et de considérer l'avenir. Le déprimé attribue à sa propre valeur et à l'environnement des significations péjoratives. C'est là une anomalie du traitement de l'information, ou encore un trouble cognitif, qui concerne le domaine des représentations. En d'autres termes, le sujet déprimé ne retient que les impressions désagréables et se constitue une vision biaisée du monde extérieur. Parallèlement il voit s'appauvrir ses relations familiales et son insertion sociale. Son identité, ou encore son rôle, s'en trouve défiguré. Le voici donc qui perd ses buts et ses aspirations. La thérapeutique ne se limitera donc pas à l'indispensable prescription de médicaments antidépresseurs. Les psychothérapies cognitive - concernant les idées - et comportementale -abordant les habitudes et les motivations - s'allieront aux thérapies familiale et conjugale pour aborder en profondeur cette affection qui, si elle frappe tôt l'adulte jeune, peut porter son ombre sur toute son existence. Cette approche originale et moderne responsabilise le patient. Elle lui permet de lutter, en compagnie de ses proches, contre un mal qui n'apparaît plus inéluctable. Elle complète le point de vue biologique et pharmacologique classique qui est exposé dans cet ouvrage.

1968. Une toute jeune fille, Claudine Monteil, s'engage au côté de Simone de Beauvoir dans le Mouvement des femmes. Tandis que résonnent les échos de la guerre du Vietnam et de Mai 68, Simone de Beauvoir commence, à 60 ans, une deuxième jeunesse au sein de ce mouvement. Elle se bat, jour après jour, pour changer les lois archaïques qui régissent alors le statut des femmes. Claudine Monteil était la plus jeune de ce groupe qui transforma la France et fit avancer la cause féminine partout dans le monde. Lors de leur première rencontre, en 1970, elle a tout juste 20 ans. Son enfance pari des personnalités scientifiques internationales lui a appris l'importance d'une partie souvent oubliée des droits de l'Homme, les droits des femmes.
Très vite la complicité des deux femmes dépasse celle de l'engagement politique. Claudine Monteil se lie d'amitié avec la famille de Simone de Beauvoir, et en particulier avec sa soeur, le peintre Hélène de Beauvoir. Elle fut le témoin de l'intimité de Simone de Beauvoir, de son désarroi face à la vieillesse de Jean-Paul Sartre, puis de son désespoir face à la cécité et à la mort de son compagnon. Elle a vécu ces événements avec l'intensité et l'émotion d'une très jeune femme qui, au contact de ces deux écrivains, effectuait ses premiers pas dans le monde adulte.
Le témoignage de Claudine Monteil, à la fois vivant et nostalgique, illustre les avancées de sa génération, qui clamait le slogan : " Changer la vie ! ".

" Tu épouseras cet homme, ma fille !" Au nom de la tradition, pour l'honneur et l'intérêt du clan.
Mariages forcés ou arrangés... vies ratées ! Plus d'une femme sur trois en ce monde n'a pas le droit de choisir elle-même son mari. Cette enquête s'ouvre avec les récits de vie et les témoignages poignants de Sali la Guinéenne, Aminata la Malienne et Malika l'Algérienne qui, toutes trois, vivent en France. Mariées sans leur accord, à un âge où elles découvrent à peine la vie, elles se sont retrouvées à partager le quotidien d'un homme inconnu, imposé par leur famille.
Au fil de ces pages, de ces "morceaux de vies blessées", des questions surgissent : pourquoi a-t-on nié et passé sous silence ce phénomène qui existait déjà dans les années 1960 ? Parce qu'on était dans la culpabilisation de l'ex-colonisateur, répond une présidente d'ONG. Sans doute, mais alors comment expliquer que ces coutumes perdurent, alors qu'on les croyait vouées à disparaître au nom du progrès, du développement social, du métissage culturel et du féminisme ? Que faire ? Pénaliser ? Interdire ? Eduquer ? Dialoguer avec les familles concernées ? Ce livre tente de répondre à ces questions avec des juristes, des sociologues, des chercheurs, mais également avec des responsables et des militants de pays émergents qui, de l'intérieur, se battent avec courage contre ces pratiques coutumières.

Sophie, 39 ans: "C'était mon bébé. Ces deux petits cris résonnent encore dans ma tête aujourd'hui. Ils l'ont posé sur le bas de mon ventre. Je ne voyais que le haut de sa tête. Toute ma vie, je regretterai de n 'avoir pas pu croiser son regard à ce moment-là, de n 'avoir pas pu le nommer. C'est un déchirement qu'on ne peut pas expliquer. "
Chantal, 51 ans: "Il y avait toujours en moi ce gouffre ouvert, cette blessure narcissique. Je n'avais pas de racines.
Aujourd'hui, je sais d'où je viens, qui je suis. Et ce n 'est pas grave si ma mère de naissance ne veut pas nouer de lien avec moi. "
On les appelle les mères d'origine, les mères de naissance, ou encore les mères biologiques. Elles-mêmes se surnomment les "mères de l'ombre". Aujourd'hui encore, malgré la pilule, malgré l'avortement, environ 400 femmes accouchent chaque année sous X. On estime à 400000 le nombre de personnes ainsi "nées sous X".
La France est, avec le Luxembourg, le seul pays à permettre aux femmes d'accoucher anonymement et à leur garantir cet anonymat à vie. Depuis 2002 cependant, les nés sous X peuvent, par l'intermédiaire du Conseil national pour l'accès aux origines personnelles (CNAOP), retrouver leurs parents. Mais, dans 60 % des cas, la mère refuse de rencontrer son enfant. Et le secret s'installe pour toujours. Le récit, parfois tragique, des retrouvailles des nés sous X avec leurs parents a ému l'opinion.
Les psychologues soulignent l'impérieuse nécessité de connaître son histoire. Les parents adoptifs, désarmés face au mal-être de leur enfant, plaident pour une meilleure connaissance des origines. Mais, alors que les affaires d'infanticide se succèdent, d'aucuns redoutent qu'une suppression de l'accouchement sous X n'entraîne une augmentation des accouchements sauvages.

"Quelle est l'origine des différences entre les sexes ? Masculinité et féminité ne sont-ils que des attributs façonnés par un contexte social ? Le génie comme la politique ont-ils un sexe ?"
Grâce à la science moderne, Yves Christen tente d'apporter des réponses nouvelles à ces questions.
Selon lui, "l'homme et la femme ont chacun une position, des qualités qui leurs sont propres. L'un n'est pas l'autre. L'un ne peut pas aller sans l'autre".
(Cet ouvrage est à "confronter" à ceux de Catherine Vidal).