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" Nous croyons savoir que les sexes sont différents. En réalité nous ne le savons pas, nous le croyons. La croyance à la Différence des sexes représente ce "nid de croyances" (Wittgenstein) qui affirme une différence essentielle entre les sexes et leur complémentarité sous laquelle se dissimule tout un ensemble d'inégalités entre les femmes et les hommes. Dieu, la Nature, la Science ont été invoqués par les sociétés pour donner un fondement transcendant et une légitimité absolue à cette croyance.
Une pensée critique, appuyée sur les évolutions scientifiques actuelles, est nécessaire pour distinguer ce qui dans le sexe relève de déterminismes biologiques, et qui ne concerne guère que les mécanismes de la procréation et quelques caractères sexuels secondaires, et ce qui ressortit au champ du psychisme humain, de la culture et de l'histoire. La croyance à la Différence et à la dichotomie des sexes apparaîtra alors comme une "mythologie" qui se transforme selon les sociétés et les époques.
Elle doit être questionnée et remise en question si l'on veut jeter les bases d'un mouvement vers l'avènement d'une égalité réelle, et non seulement formelle, entre tous les êtres humains. "

Ce numéro est consacré à la question de la religion, du religieux et de son rapport à la santé. Une quinzaine d'experts analysent les multiples dimensions - philosophique, anthropologique, psychologique - qui caractérisent le " fait religieux ". Le fait religieux est un déterminant de la santé peu abordé en France " alors qu'il questionne quotidiennement les divers intervenants de terrain ". Également au sommaire : une étude de l'OMS démontre la pertinence de l'empowerment (développement du pouvoir d'agir des individus). Les principaux résultats de l'enquête Baromètre santé nutrition de l'INPES. Des entretiens avec France Lert,sur la réduction des risques vis-à-vis du VIH-sida, avec Pierre-Marie Girard et Amina Ayouch-Boda sur la prise en charge des patients atteints du VIH. Et, un article sur la prise en charge de l'obésité infantile dans les hôpitaux à Genève. Enfin un entretien avec une directrice d'école maternelle à Paris sur l'apprentissage du " mieux vivre ensemble ".

Le thème de la croyance, si important qu’il soit, a toujours été d’accès difficile dans le cadre de recherches sur la famille. Son actualité impose aujourd’hui un nouvel effort de réflexion et d’analyse. Croyance évoque à la fois opinion et action dans un champ du possible où la preuve n’est pas utilisable. Les conflits y afférant affectent aujourd’hui les rapports entre générations plus encore qu’au sein des couples, mixtes ou pas. Mais, plus que la croyance-opinion, c’est l’acte de croire, la volonté de croire, et les affects sous-jacents qu’il faut tenter d’analyser pour rendre possibles les élaborations nécessaires à l’abord des conflits. Le clinicien nécessairement impliqué personnellement et familialement doit acquérir une familiarité avec ces questions difficiles pour analyser son contre-transfert et ne plus se contenter d’un mutisme caché derrière l’idéal de neutralité.
A CONSULTER SUR PLACE