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Le 29 novembre 1974, l’Assemblée adopte la loi légalisant l’IVG… Derrière ce texte, seule contre sa majorité et contre les relents d’antisémitisme, se tient une femme, Simone Veil. Le film retrace les trois jours de débats précédant le vote. Trois jours au cours desquels rien ne lui sera épargné : solitude, tractations politiques, débats ouverts, injures et violences faites à sa famille… Simone Veil restera pourtant digne et forte, consciente d’avoir entre ses mains l’avenir de centaines de femmes.

Après le téléfilm, retrouvez un débat, animé par Julian Bugier, "Ces trois jours qui ont changé la vie des femmes" avec comme invités Emmanuelle Devos (la comédienne qui joue le rôle de Simone Veil), Jocelyne Giraud-Laurence (qui est venue témoigner de son avortement clandestin), Mariana Otero (réalisatrice, parlant de sa mère, décédée des suites d’un avortement clandestin), Danièle Gaudry (gynécologue, membre du Planning Familial), Olivier Bernard (médecin généraliste et jeune étudiant en médecine à l’époque, est venu témoigner de l’histoire de Grenoble et notamment de l’arrestation d’Annie Ferrey-Martin), Marisol Tourraine (Ministre des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes) et de Michèle Cotta (journaliste).

Selon une étude récente, 60% des garçons et 30% des filles de 11 ans déclarent avoir déjà vu un film pornographique. Aujourd’hui, en quelques clics, via Internet, sur un ordinateur ou un smartphone, n’importe quel adolescent peut regarder des centaines de millions de vidéos publiées chaque jour. Des images qui peuvent être violentes, et à même de choquer des adultes… Les enfants n’ont parfois que 7 ou 8 ans lorsqu’ils sont confrontés pour la première fois à des images de relations sexuelles. Cette nouvelle génération d’enfants et de préadolescents est-elle en train de bâtir sa sexualité sous l’influence de la pornographie ? La banalisation du X peut avoir un impact profond sur ceux qui découvrent ces images avant même d’avoir expérimenté le désir. Perte d’estime de soi, problèmes d’hyperactivité, difficultés dans l’acquisition des savoirs… les conséquences observées chez les enfants exposés trop tôt aux images pornographiques peuvent être graves. Certaines études menées actuellement vont plus loin, et soupçonnent un lien entre l’exposition prématurée et répétée au porno et certains passages à l’acte violents. Entre dégoût et attraction, comment les enfants réagissent-ils à ces images ? Quelles peuvent être les conséquences sur la vie sexuelle de ces futurs adultes? Face à ce que certains nomment un « tsunami pornographique », quel peut être le rôle des parents ?
(reportage interdit aux moins de 12 ans).

Elles attendent un enfant. Une maternité heureuse. À l’arrivée de leur bébé, tout bascule. Ces femmes sans antécédents psychiatriques éprouvent des difficultés maternelles qui peuvent parfois aller jusqu’à la violence physique. L’unité de maternologie de St Cyr l’Ecole en région parisienne prend en charge ces mères et leur bébé, le temps d’un séjour allant de 1 à 5 mois. L’équipe médicale leur apprend à créer un lien avec leur enfant. Ce documentaire raconte l’histoire de ces mères, ces pères et leurs bébés qui ont besoin d’aide pour apprendre à vivre ensemble. Devenir mère ne serait qu’une disposition de la nature?
Pas seulement.

Débridée ou sage, inhibée ou épanouie, hétéro ou homo, flamboyante ou apaisée, notre sexualité est aujourd’hui plurielle et diverse. En quelques décennies les Français ont échangé les carcans religieux ou patriarcaux qui bridaient leur épanouissement sexuel contre des moeurs décomplexées. Notre ambition a été de raconter la société française de ces dernières décennies à travers un prisme original, inédit et contemporain : la sexualité des Français. Et de montrer comment la révolution des moeurs, cette révolution douce mais radicale a bousculé la société et l’a profondément remodelée.
Dans ce dernier volet, Sexe.com, l’on parle d’une autre révolution, celle d’internet. L’émission consacre un reportage sur les utilisateurs de sites de rencontres pour seniors. Car l’amour n’a pas d’âge et parce qu’internet est l’un des outils qui efface de nombreuses frontières, ce reportage éclaire justement sur les besoins et les envies de chacun, internet brisant les tabous et ouvrant la voie au dialogue.
(Lisible uniquement sur un ordinateur)

Débridée ou sage, inhibée ou épanouie, hétéro ou homo, flamboyante ou apaisée, notre sexualité est aujourd’hui plurielle et diverse. En quelques décennies les Français ont échangé les carcans religieux ou patriarcaux qui bridaient leur épanouissement sexuel contre des moeurs décomplexées. Notre ambition a été de raconter la société française de ces dernières décennies à travers un prisme original, inédit et contemporain : la sexualité des Français. Et de montrer comment la révolution des moeurs, cette révolution douce mais radicale a bousculé la société et l’a profondément remodelée.
D’acquis en acquis, d’avancées scientifiques en batailles politiques, les Françaises ont conquis leur droit à une sexualité majeure à la force de leurs combats et ont ouvert la voix aux homosexuels. Liberté, égalité, sexualité, tel est le thème de ce premier volet.
(Lisible uniquement sur un ordinateur)

L'histoire commence où elle finit : en cour d'assises. Du côté des parties civiles, Delphine Odier, chirurgienne. Dans le box des accusés, Maxime Gallet, chirurgien dans la même clinique que Delphine, qu'il a raccompagnée chez elle et qu'il a frappée et violée. Tout cela, on l'apprend en flash-back, depuis une allusion à la rivalité larvée des deux praticiens jusqu'au verdict, en passant par la scène casse-gueule du viol, filmée essentiellement au niveau des visages, et réussie, parce que aussi laide, brutale et odieuse que la réalité qu'elle décrit.
La bonne idée du film, c'est la victime : Delphine est une femme de pouvoir, sûre d'elle et de sa capacité à surmonter son traumatisme, ce qui la conduira à porter plainte quinze jours trop tard. Face à une Marianne Basler impeccablement émouvante, Daniel Russo compose une saisissante figure de macho manipulateur, dénué de scrupules autant que de remords. La crédibilité de leur duo rend plus digeste un pédagogisme parfois ostentatoire, surtout vers la fin, quand l'insertion en voix off d'un texte de Virginie Despentes et une ultime séquence lourdement explicite nous renvoient à feu les Dossiers de l'écran. On se souviendra au moins du message, crucial : le viol est un crime, on n'en guérit pas tout(e) seul(e), et il ne faut pas attendre pour réclamer justice.
(Sophie Bourdais / Télérama n° 3116)

Ce téléfilm est suivi d'un débat proposé par Christophe Hondelatte
Plus de 150 000 femmes sont violées chaque année en France mais moins de 4 % d'entre elles portent plainte.
Qu'est ce qu'un viol, au sens physiologique et judiciaire ? De quels moyens les médecins disposent-ils pour établir les faits ? Que doivent faire les victimes pour que cette agression ne reste pas sans suite ? Comment évaluer le préjudice subi ? Et le traiter ?
Des centres spécialisés prennent aujourd'hui en charge ces victimes et les associations comme les structures médicales, policières et judiciaires apportent un gros effort d'écoute et d'accueil.
Une distorsion gigantesque, dont l'explication ne se résume pas à la culpabilité ou à la peur de porter plainte. C'est que nous expliqueront les invités de Christophe Hondelatte : des femmes victimes de viol, des médecins, des psychiatres spécialisés dans l'accueil et le traitement des victimes.
Le débat abordera aussi la question de la preuve parfois difficile à apporter, notamment quand une parole s'oppose à une autre.
Des policiers, des avocats, des magistrats interviendront aussi dans le débat.

A la fin des années 40, Alfred Kinsey ébranla les Etats-Unis par ses études sur la sexualité : des milliers d'entretiens menés par son équipe, il découlait que les moeurs courantes étaient bien plus variées que la morale dominante ne le proclamait. Les Américains et les Américaines pratiquaient donc en cachette la masturbation, avaient des relations pré- et extramaritales et entre personnes du même sexe. Les chantres du puritanisme ne tardèrent pas à diaboliser le scientifique. C'était l'époque du sénateur McCarthy.
Un demi-siècle plus tard, c'est dans l'Amérique de l'ordre moral et du fanatisme religieux que résonne cette histoire. Pour que sa piqûre de rappel touche un large public, Bill Condon a choisi la forme classique du film-biographie. Le " matériau ", lui, n'est pas banal, même si le réalisateur a fait le choix d'expulser hors champ tout ce qui pourrait être scabreux. Il s'agit avant tout de l'ascension et de la chute d'un esprit libre. On pense aux récits édifiants des années 30 : c'est un peu La Vie de Louis Pasteur, de Dieterle, avec le droit à l'orgasme en lieu et place du vaccin contre la rage... Le genre appelle les performances d'acteurs. Liam Neeson prête à Kinsey son impressionnante énergie. C'est un entêté qui va sans cesse de l'avant : son juste combat pour déculpabiliser le plaisir passe par son obsession de tout classer jusqu'à en oublier ce qui relève du sentiment amoureux. Bill Condon en profite pour donner le beau rôle à Laura Linney, formidable comédienne, qui est une Mme Kinsey, partenaire de recherche et d'émois, qui comprend, elle, les choses du coeur. Cette love story en filigrane, aucun censeur au monde n'y trouvera à redire.
Aurélien Ferenczi (Télérama n° 3099)
Film de Bill Condon avec Liam Neeson, Laura Linney.

On connaît la chanson. Depuis Mai 68, la libération des moeurs et les victoires du féminisme, les femmes, affranchies du statut d'épouse et de mère, auraient gagné en pouvoir et indépendance, laissant les hommes désemparés. Privé de son rôle de chef de famille, le mâle occidental ne saurait plus quelle attitude adopter dans cette nouvelle donne, d'autant plus complexe que pèsent encore des clichés, notamment dans le rapport à la filiation : vis-à-vis de la loi française, un père aura toujours plus de mal qu'une mère à faire valoir son droit de garde des enfants...
C'est justement à travers le prisme du lien entre un fils et ses parents, entre un père et sa progéniture, que le film de François Chilowicz tente de définir l'identité masculine, en faisant le portrait de six hommes d'âge et de milieu différents. Il y a Maurice, agriculteur de 70 ans, qui pleure la mort de son fils, qui s'est suicidé à la suite d'un divorce houleux, ou encore Lionel, 34 ans, qui a dû se battre, contre l'ascendant d'une mère dominatrice, pour obtenir la garde partagée de son premier enfant.
Malgré un dispositif narratif un peu lourd - le commentaire tutoie les personnages, procédé qui tend à exclure le spectateur -, le film, à la manière d'un work in progress, enchevêtre les paroles de ces hommes blessés, parfois en colère, et trace, à rebours des clichés, les contours d'une masculinité mouvante qui peine à trouver sa place.
Nathalie Dray (Télérama n° 3099)

Après les documentaires 300 jours de colère et Les Prolos, Marcel Trillat clôt avec Femmes précaires sa trilogie consacrée au monde du travail et à sa face cachée.
Ce dernier volet dévoile le quotidien professionnel et familial de cinq femmes, salariées à temps partiel et gagnant moins que le SMIC.
A la rencontre de cinq femmes écorchées vives par la vie, mais qui, par dignité et amour pour leurs enfants, essaient à tout prix de résister à la misère. À travers des témoignages croisés et poignants, elles évoquent, devant la caméra, leurs quotidiens si précaires...

Nous avons décidé de consacrer cette première émission aux Tabous de l’homosexualité.
La France a dépénalisé l’homosexualité en 1981, mais 26 ans plus tard, les homosexuels dérangent encore, inspirent parfois du dégoût, et même de la haine.
Les chiffres sont alarmants : en France, trois fois par semaine, on tabasse des homosexuels. Les jeunes homos se suicident 13 fois plus que les autres adolescents. Dans certains pays du Monde, les homosexuels risquent encore la peine de mort, et une trentaine de pays leur infligent de lourdes peines de prison. Alors il est temps de faire le point sur ceux qui représentent entre 4 et 10% de la population.
Comment devient-on homosexuel, comment vit-on quand on a deux mamans ou deux papas ?
Comment vit-on lorsqu’on est rejeté par sa famille, lorsqu’on est victime d’agression physique et d’insulte ?
Karine Le Marchand reçoit dans sa première émission Bruno Solo.
Intervenants :
Stéphane Clerget, psychiatre et pédopsychiatre
Stéphanie Arc, philosophe, membre de SOS Homophobie
Serge Hefez, psychiatre, thérapeute du couple et de la famille
Gonzague de Larocque, médecin, sexologue,

« J'ai appris que j'étais séropositif à 25 ans, en 1990. L'annonce, c'est comme si on était enfermé dans une pièce où le feu s'est déclaré. Il n'y a pas d'issue de secours, on va brûler vif. A l'époque, il n'y avait pas de médicament, seulement le baratin des médecins. Alors on se lève, en sachant qu'on est déjà mort », témoigne, face caméra, l'un des patients bordelais du film subtil de Judith du Pasquier. Car, plutôt que de se livrer à un état des lieux historique et sanitaire de la pandémie en France, la réalisatrice choisit de retracer la période 1985-2008 à travers les ressentis croisés des malades et des soignants. Tous, sans faux-fuyants, loin de tout pathos mais en n'escamotant rien de la réalité brutale, croisent leurs souvenirs, évoquent les ravages du virus mais aussi les prises de consciences amorcées. « Quand un patient partait, on brûlait le matelas, se souvient un infirmier. Et nombre de familles faisaient de même avec les affaires personnelles. »

A la fin des années 1980 et jusqu'à l'arrivée des trithérapies en 1996, dans les services hospitaliers, « l'odeur de la mort est omniprésente ». Et les médecins, faute de molécules, se sentent impuissants. Homosexualité, toxicomanie... en ces temps pas si reculés, les interdits ont la peau dure et le jugement moral des thérapeutes interdit le dialogue. Mais, peu à peu, sous l'impulsion aussi des associations de lutte contre le sida, la prise en charge des malades ne se limite plus à l'observance stricte des injonctions médicales, et remet au coeur du corps-à-corps, toujours d'actualité, contre le virus l'échange soignant-soigné. Vibrante d'intensité et de lucidité, cette chronique éclaire comme rarement les pans floutés et intimes de la maladie. (Télérama)