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" Ce livret est destiné aux habitantes des quartiers populaires qui en constituent la matrice ainsi qu’à l’ensemble des acteurs engagés dans la lutte pour l’égalité et contre les discriminations. Sur la base d’une approche qualitative, il fournit des éléments de cadrage relatifs au ressenti social des discriminations chez les femmes des quartiers populaires, mettant ainsi en évidence la subjectivité d’une « expérience totale » qui fait du racisme et du sexisme le cœur de leur rapport à la société française. À travers une analyse transversale des témoignages récoltés dans le cadre d’ateliers participatifs, auprès de 82 femmes racisées réparties sur 4 régions de France, ce travail propose de comprendre comment les injustices éprouvées sont nommées ou silenciées, perçues et interprétées ; certaines pouvant être occultées, minorées tandis que d’autres, au contraire sont surinvesties, pointées du doigt et parfois même vigoureusement dénoncées. Autrement-dit, sur quoi se fonde le sentiment d’indignation des femmes des quartiers populaires ? Et quelles représentations ont-elles de ses causes ? "

" Les codes de vie que développe la cité n'intègrent pas la féminité et ses implications à sa culture. Parents et grands frères génèrent une autorité symbolique qui fait de l'éducation des jeunes filles le pendant d'identités sexuées, de stigmates et d'étiquetages synonymes de cloisonnement des sexes. La société elle-même ne génèrera qu'incompréhension face à leurs projets de vie, les destinant définitivement à une identité subalterne.
Cet ouvrage est un questionnement sur l'intégration sociale des jeunes filles de cité et les étiquettes qu'on leur accole. Il aborde les conditions d'inclusion et les modes d'exclusion que manifestent divers groupes sociaux en leur direction. De même, il rend compte de motifs culturels contextuels et codifiés qui tendent à identifier le corps féminin comme transgressif, pour le mettre à distance de la société réelle. "

« Depuis le début des années 80, est apparu un phénomène nouveau dans les quartiers fragilisés des banlieues. Un fossé d'incompréhension réciproque s'y approfondissait entre les populations souvent d'origine immigrée et les administrations (écoles, police, ANPE, centres sociaux, hôpitaux...). En réaction à cette situation, des femmes de ces quartiers ont commencé à multiplier des initiatives pour tenter de restaurer les circuits de communication entre habitants et institutions. D'abord bénévoles, de plus en plus sollicitées tant par les travailleurs sociaux que par les habitants, elles ont été amenées à mobiliser à d'autres femmes, à développer des réseaux et à créer des activités associatives. On y lira par exemple que les actions de ces médiatrices se situent en général aux antipodes d'un communautarisme ethnique et dans le droit fil du modèle républicain. Par leurs activités, les femmes participent à la construction de l'identité locale des habitants, contribuent à la restauration du lien social et à l'intégration de populations fragilisées qu'elles soient d'origine étrangère ou française. Elles remplissent ainsi une fonction essentielle que les institutions ont de plus en plus de mal à accomplir seules. »

Ils s'appellent Nadir, Sébastien, Dialo, Nadia...
Ils sont blacks, blancs ou beurs. Certains rasent les murs, le regard fuyant. D'autres se la jouent viril et vont même jusqu'à casser du pédé à l'occasion. Mais tous ont en commun le mensonge et la schizophrénie liés à leur double vie et à la peur d'être démasqués. Ce sont les homos des cités. Pour obtenir leurs témoignages, il a fallu deux années d'enquête à Franck Chaumont. Deux ans de rendez-vous manqués, de téléphone raccroché au nez, d'attentes vaines dans des bars ou des gares...
Car, en parlant, ils risquaient tout. Leur honneur, bien sûr. Mais aussi leur vie. Si certains ont osé, c'est dans l'espoir que nous sachions... Que les politiques, les citoyens, les notabilités homosexuelles dans les centres-villes sachent qu'à deux ou trois stations de RER, la République française a abandonné certains de ses enfants : être un garçon ou une fille homo dans les cités de France est un crime passible des pires châtiments.
Les gays et lesbiennes des cités ghettos de France sont aujourd'hui les clandestins de notre République ! Au-delà du cri de détresse d'une population souvent exclue, victime du chômage et des discriminations, ce livre dresse un portrait terrifiant de nos banlieues gangrenées par la misère sociale, éducative, affective et sexuelle.

Comment et pourquoi distinguer la "délinquance" de la "déviance", la " délinquance juvénile" de la délinquance, la délinquance des jeunes des classes populaires de la délinquance juvénile? Répondre à ces questions, c'est d'abord construire l'objet de la sociologie de la délinquance juvénile.
Dans une perspective délibérément cumulative, ce livre propose ensuite une sorte d'inventaire raisonné des schèmes d'interprétation " utiles" empruntés aux diverses théories sociologiques, pour l'essentiel anglo-saxonnes. Il permet de présenter, à partir des enquêtes disponibles, une analyse sociologique de la délinquance des jeunes des classes populaires en France en distinguant deux configurations successives depuis la fin des années 1950.
La première, associée aux stéréotypes médiatiques des " blousons noirs" puis des "loubards", correspond à la période qui s'étend de la fin des années 1950 à la fin des années 1970. La seconde, associée à la figure médiatique des "jeunes des cités", apparaît au début des années 1980 et perdure jusqu'à aujourd'hui.

" Bien que les filles réussissent en moyenne mieux leur scolarité que les garçons, elles se dirigent, au moment des grands paliers d’orientation, vers les sections littéraires et tertiaires, vers des voies moins rémunératrices en termes professionnels que les sections scientifiques et techniques industrielles. Ce constat est antérieur à la réforme du bac 2 021 dont l’objectif est de donner aux jeunes la possibilité de faire des choix en fonction de leurs aspirations.
La socialisation différenciée des filles et des garçons, ainsi que le poids de l’origine sociale jouent fortement sur l’orientation.
L’orientation non genrée aurait certes pour effet que les femmes se dirigent vers des métiers mieux rémunérés, mais il faut également poursuivre la revalorisation des métiers à prédominance féminine et lutter contre les contrats précaires. A partir de ces constats, les participantes et les participants de l’inter-commission « Egalité Femmes / Hommes » du COJ » ont décidé d’organiser leurs travaux sur la question de l’orientation scolaire, universitaire, professionnelle des jeunes (en particulier des filles) de milieu populaire dans leur insertion dans la vie active. Ce rapport est organisé en trois parties avec en premier lieu le rappel des constats autour de ce qui constitue les inégalités dans les parcours scolaires, universitaires et professionnels, les discriminations dans l’accès à l’emploi et le poids de l’environnement social dans le choix des parcours (orientation/emploi). La deuxième partie présente les actions et initiatives mises en œuvre dans les territoires pour favoriser l’égalité entre les filles et les garçons dans les parcours d’orientation et d’insertion professionnelle. Pour finir, la troisième et dernière partie propose 33 recommandations pour lutter contre l’orientation genrée, ce qui contribuera à donner aux filles un éventail de choix d’études et de métiers qui soit à la hauteur de leurs droits. "
Extrait de l'introduction de Jeanne Pechon, Présidente de l'inter-commission Egalité Femmes/Hommes

Au sommaire de ce numéro :
ACTUALITE
*Entretien avec ... Bernard Stiegler, philosophe : C'est quoi éduquer ?
Jeunesse.
*Tendance de la recherche : Neuromarketing, pratique innovante ou vernis scientifique ?
*Questions d'école : Évaluation, La note a la vie dure.
*Portrait : Gauz, L'engagé.

DOSSIER : BANLIEU, DES QUARTIERS ET DES JEUNES
*Enquête Politique de la ville, des quartiers pas comme les autres.
*Point de vue... Marwan Mohammed, sociologue (Jeunes délinquants. L'école ou la rue)
*Jacques Barou, psychosociologue, Regard sur les banlieues : des cités mal aimées.
*Questions à… Joëlle Bordet, psychosociologue : Oui à une société avec les jeunes des cités !
*Reportage :Artisties des quartiers « Ils l’ont fait » (cinéma)

TERRAIN
Réseau des Écoles des Parents et des Éducateurs
*EPE de Rouen (76) et France terre d'asile (FTA) : Parents en exil
*Paroles de professionnels : Scénariste de dessins animés, garder son âme d'enfant.
"Ce sont eux qui sont derrière les dialogues des héros de nos enfants. Les scénaristes d'animation sont des écrivains rigoureux et un peu rêveurs."
*Reportage, atelier de peinture libre : des fils de couleur vive

PRATIQUE
*Info scolarité : la formation en alternance
*Info Droit : pension Alimentaire, aussi pour les parents non mariés

La réalisatrice Alice Diop souhaitait depuis longtemps questionner les rapports entre garçons et filles, dans la banlieue où elle a grandi et où elle a tourné la plupart de ses films.
Dans "Vers la tendresse", elle aborde avec pudeur les rapports difficiles entre filles et garçons des “quartiers”.
Elle a ainsi réuni à La Courneuve quatre jeunes hommes, avec lesquels elle a échangé autour de leur vie intime. Si les stéréotypes machistes et misogynes sont nombreux, la réalisatrice a su instaurer avec ces jeunes un climat de confiance et ainsi les amener à dévoiler des fragilités généralement tues.

Pour la première fois, des mères, des « daronnes » comme on les appelle dans les quartiers populaires parlent de leur vie de FEMMES, de leurs avortements, de leurs amours, de leurs enfants mais aussi de leurs rêves et de leurs projets ! Pour Rahma, Sabrina, Yamina, Habiba, Zineb et Aline, ces confidences qu’elles livrent avec humour et émotion à Bouchera Azzouz, fille de Rhama et auteur du film tissent le récit de leur combat vers l’émancipation et la liberté.
Issue d'un quartier populaire de la banlieue parisienne, et inspirée par le parcours de sa mère et de ses voisines, Bouchera Azzouz veut découvrir qui sont ces femmes qui se cachent derrière ce rôle de mères qu'elles endossent depuis si longtemps. Pour les jeunes, elles sont "les daronnes", véritables piliers du quartier. (« Daronnes » signifie mères) .
Pour la société elles sont des "mères courage".
Mais qui sont-elles vraiment ? Des femmes aussi ! Alors, sans tabous, elles osent évoquer leur jeunesse, leurs combats intimes et leurs trajectoires souvent mouvementées. Musulmanes, juives ou athées, amies par delà leurs cultures, elles ont su bousculer leurs traditions et les interdits de la société française des années 70, pour gagner leur liberté. Elles racontent comment elles ont surmonté les difficultés d'accès à l'éducation, et les batailles qu'elles ont menées pour la maîtrise de leurs corps et de leurs destins. On découvre que la plupart d'entre elles ont avorté, y compris du temps où cette pratique était encore illégale, partageant ainsi la condition de nombre de leurs voisines françaises. Aujourd'hui Rahma s'est mise à peindre des tableaux, où elle se raconte avec une incroyable audace, Sabrina s'épanouit dans son travail, Zineb continue à militer pour les droits des femmes, Yamina se passionne pour la lecture et Habiba se bichonne et emmène ses amies en thalassothérapie. A travers leurs histoires singulières, drôles et émouvantes, ce film propose une vision décapante des femmes des quartiers populaires