Documents  François Maspero | enregistrements trouvés : 13

Libérer les femmes ! C'est la mode nouvelle. qui ne veut - ou dit vouloir - les libérer aujourd'hui? Du gouvernement, qui nomme un secrétaire d'Etat à la Condition féminine, à la presse à la mode, tout le monde s'y est mis, la concurrence est dure. Marie-Claire publie sur six pages un reportage sur l'avortement. A la pompe à vélo. Déclare vouloir dédramatiser le problème. Le Mouvement pour la libération de l'avortement et la contraception est battu sur son terrain ! La secrétaire d'Etat par le bien haut de la bonne volonté des hommes au pouvoir, fait grand bruit de quelques injustices subies jusque-là en silence. Tout est bon pour laisser croire aux femmes qu'"on" les a comprises et pour les réconcilier, du coup, avec qui les opprime fortement que jamais mais cette fois, de manière mieux dissimulée. Le processus de désublimation répressive, qu'analysait Marcuse il y a dix ans, s'accélère au rythme de la crise du système capitaliste. Le profit idéologique est immédiat. Peu import que les faits ne suivent pas, les esprits s'occupent de cette effervescence concertée.
Les articles-choc de tel ou tel magazine féminin - aujourd'hui Marie-Claire, hier Elle, demain lequel? - s'insèrent bien évidemment dans cette manipulation. Les traitznt d'urgence, ils couvrent les fissures du masque qui craquait et renouvellent les supports de l'aliénation, dont les mécanismes permanents continuent d'agir, souterrains et solides.
Cerner ces mécanismes permanents est le but de cet ouvrage. Démêler comment, pour maintenir quelques invariants de base, où l'ensemble du système politique, économique et social trouve son intérêt, les magazines féminins développent toute une stratégie de clôture et d'étouffement, alors qu'ils prétendent au contraire aider les femmes. En fait, ils s'adaptent à leur révolte, l'incorporent même, pour certains..., au standing culturel - toute femme "évoluée" est quelque peu et nécessairement révoltée -, renouvellent les images de l'exploitation pour mieux la perpétuer.

En se développant, la lutte pour l'avortement a mis en relief l'oppression principale qui s'exerce sur la femme à travers la fonction maternelle.
Militantes et militants ont dénoncé le caractère individuel et clandestin de l'avortement en créant des groupes d'accueil et d'action. Mais la répression, dirigée ensuite contre des femmes, à Bobigny, à Grenoble ou ailleurs, a centré la lutte exclusivement sur l'avortement.
Toutes les vieilles images : femmes perverties sexuellement, mauvaises mères, etc., sont réapparues, en sarabande, masquant l'autre lutte de femmes, plus menaçante pour l'équilibre de la société capitaliste patriarcale.
Comment les femmes proches ou moins proches des mouvement en lutte, des femmes d'âges, de situations familiales et de milieux sociaux différents, comment ces femmes vivent-elles leur maternité ? C'est cette question que pose l'enquête menée par Viviane Berthommier, Anne Ferrey-Martin et Catherine Wolff.

Alexandra Kollontaï considérait que « la séparation de la cuisine et du mariage » était un enjeu comparable à celui que constituait la séparation de l'Église et de l'État. Prônant l'« amourjeu » ou l'« amour érotique » contre la morale sexuelle et l'institution familiale, ses textes forment une réflexion passionnée et passionnante sur l'amour luimême. À la lecture de ce livre, le lecteur comprend alors les controverses que ses écrits suscitèrent à l'intérieur de son propre parti et l'hostilité du puritanisme stalinien dont elle fut victime.
Les textes rassemblés dans ce volume, publiés pour la première fois en français aux éditions Maspero en 1973, constituent aussi un document rare sur l'organisation sociale prérévolutionnaire soviétique et une référence pour les mouvements féminins actuels. À l'heure où les rapports sociaux de sexe connaissent un regain d'intérêt, les textes d'Alexandra Kollontaï surprendront par leur acuité théorique et leur actualité.

Chaque année, l'école "rejette" des centaines de filles et de garçons de 16 à 18 ans. Pour ces jeunes, la situation est parfois difficile. En sortant des lycées techniques, ils ont du mal à trouver une place stable dans le monde du travail et dans leur famille. Quelle solution apporter à ceux d'entre eux qui s'enferment dans la solitude, qui perdent l'estime de soi et préfèrent une rupture totale avec la société? Des jeunes de Genevilliers témoignent de leur mal-être et de leur aspiration à une solidarité de la part des jeunes de leur âge et des adultes.